L’ancienne triathlète professionnelle Magali Di Marco, 50 ans, se livre sur ses astuces pour pouvoir courir sans se blesser. Pour elle, pas question d’abandonner le sport! La traileuse de Troistorrents participe encore à 2-3 trails longue distance chaque année.

Entre une sortie dans la région des Rochers-de-Naye et une ascension à la Haute-Cime, Magali Di Marco affiche une forme éblouissante. A l’âge où on commence normalement à ressentir des douleurs et où le corps nous rappelle généralement l’âge qu’on a vraiment, la traileuse de Troistorrents s’entraîne encore quasi quotidiennement.

Quel est son secret de longévité? « J’ai de la chance, en effet. Je n’ai quasiment aucun problème avec mes articulations. Je me blesse très rarement, même lorsque je fais des longues distances. Par contre, je ressens tout de même souvent des raideurs dans le dos ou les jambes, le matin au réveil. »

Apprendre à s’écouter

Plusieurs facteurs peuvent influencer le niveau de performance, quel que soit l’âge. Il faut des prédispositions, bien sûr. Mais la pratique régulière sans interruption a aussi un impact positif. Magali Di Marco n’a pour ainsi dire jamais arrêté de s’entraîner, même durant ses deux grossesses. « Mon corps présente peu de déséquilibres. Peut-être en partie parce que j’ai pratiqué différentes disciplines et que mon squelette et ma musculature sont très adaptées à l’exercice physique. Mais je me connais aussi extrêmement bien. J’ai appris à reconnaître les signes d’une inflammation ou des problèmes liés au vieillissement, ceux qui nous accompagneront voire s’aggraveront avec le temps. Je sais par exemple que si je cours trop longtemps sur un terrain plat et goudronné, mes pieds le supportent de moins en moins. Il faut donc s’adapter. »

Magali Di Marco au sommet de la Haute-Cime, le 4 août 2022


Le sport de haut niveau a donc eu un impact positif sur la médaillée olympique de Sydney, ce qui n’est pas toujours le cas chez d’autres sportifs d’élite. Son corps a été son outil de travail durant des années. Elle a appris à le pousser à l’extrême, à jouer avec ses limites, mais aussi à le bichonner. Elle sait aussi que grâce au sport et à une pratique équilibrée, elle peut repousser les signes de vieillissement. « C’est sûr, lorsqu’on a été habitué à avoir un corps d’athlète, c’est difficile de le laisser se ramollir, ou de prendre du poids. Mais je dois accepter aussi de ne plus être capable d’aller aussi vite qu’avant. Avec le trail, j’ai trouvé un équilibre parfait, c’est un sport qui allie longue distance, beaux paysages, et où le concept de performance peut être mis de côté. » S’adapter, s’écouter, soigner: courir sans se blesser à 50 ans nécessite donc quelques précautions.

Assouplissement, massages ou yoga, les compléments indispensables

Alors, comment on entretient un corps de quinqua? Une chose est sûre, dès 40 ans, les articulations se raidissent. Il est donc important de ne pas négliger les assouplissements. La musculature a aussi tendance à fondre, Le déclin de la performance en course à pied avec l’âge a fait l’objet de nombreuses études, notamment pour le marathon. Quelque soit la distance, il est exponentiel et plus important chez les femmes. Les performances en course semblent se maintenir jusqu’à environ 35 ans, diminuer progressivement de 35 à 70 ans, et décliner fortement après 70 ans.

Je dois éviter de comparer mon allure actuelle à celle que j’avais il y a 10 ou 15 ans!

Magali Di Marco, 50 ans, traileuse.


Par ailleurs, les chocs peuvent malmener le cartilage et favoriser l’arthrose. Raison pour laquelle il est recommandé de porter des chaussures avec un bon amorti. Magali Di Marco ne fait pas exception. « Je sens que si je cours avec les chaussures trop légères que je portais à 30 ou 35 ans, j’ai très rapidement mal aux pieds, et parfois aux hanches. Je cours donc avec des chaussures avec plus d’amorti et bien profilées pour le terrain, et cela me convient parfaitement. Par ailleurs, en trail, on varie énormément les mouvements. Parfois on court, parfois on marche, en montée ou en descente. Je peux ainsi supporter des longues distances. Et puis si je sens que j’ai un peu mal ici ou là, je fait 1 ou 2h de vélo à la place.

Côté intensité, il est indéniable qu’on ne peut plus enchaîner les séances comme avant, la récupération est plus lente. Il faut savoir espacer les séances et bien entendu, les courses. Magali Di Marco l’a bien remarqué: « Lorsque j’étais triathlète professionnelle, entre 25 et 40 ans, j’effectuais parfois 2 séances intensives dans la même journée. Entre les séances natation, vélo et course à pied, j’avais environ 5 séances par semaine avec des intensités élevées. Aujourd’hui, je dois me contenter d’une séance de fractionné par semaine, voire tous les 10 jours. J’y vais au feeling. Et surtout, je dois éviter de comparer mon allure actuelle à celle que j’avais il y a 10 ou 15 ans! »

Que fait Magali Di Marco pour améliorer ou accélérer sa récupération? « Un massage de temps en temps, bien sûr, est pour moi indispensable (chez Pascal ;-)). C’est aussi un petit moment où je prends soin de mon corps, ma séance bien-être. Choisir entre une séance chez le coiffeur ou un massage, pour moi, c’est vite vu! J’ai aussi découvert il y a peu le yoga. Au départ, j’étais pas très attirée par cette discipline, parce que le côté méditation, spirituel, c’est pas trop pour moi. Puis, une amie m’a emmenée faire un stage de Yoga-Trail, où on a fait de nombreuses séances assez intensives. J’ai réalisé que c’était un bon complément et je m’y suis mise tranquillement tout récemment à la maison, en suivant des cours sur Youtube. Et en fait, je crois que j’aime beaucoup ça! Je sens que ça me fait du bien et me fait travailler la souplesse et le renforcement de manière assez ludique. »

Texte: Be Social Communication